Mais où est donc passé le sac de riz de Bernard Kouchner ?

Publié le par Achille

   Il y a quelques années, notre excellent confrère le Canard Enchaîné disait de Bernard Kouchner qu’il était « deux tiers mondiste et un tiers mondain ». Il est à craindre que la proportion se soit depuis inversée.  Celui qui a participé en 1971 à la création de Médecins sans frontières et de Médecins du monde (1980) a visiblement déposé son sac de riz aussi légendaire que photogénique. Et en a gaspillé le contenu.

     Il était connu que l’appétit du « french doctor » pour une fonction ministérielle était énorme. Voire ravageur au moment du choix du gouvernement d’ouverture de Sarko. Maintenant, Kouchner a bonne mine, il est obligé de passer ses vacances en famille avec maman Christine et le patron. 

   Il est aussi regrettable que celui qui avait été nommé haut commissaire chargé de l’administration civile du Kosovo possède une morale élastique. Souvenons-nous ici que le ministre des affaires étrangères du petit Nicolas a signé en 2003, pour une somme de 25.000 euros, un rapport dédouanant la compagnie Total de ses opaques activités en Birmanie.

    Mais son mutisme sur le Tibet signe à présent l’absolu renoncement de Kouchner avec son passé. Et avec les idéaux qui l’ont animé, du moins se plait-on à le croire.

   En 1996, il déclarait : «  se souvient-on que le Tibet est un pays envahi et qu’on y stérilise les femmes ». Six ans auparavant il avait déjà rendu les chinois hystériques en recevant le Dalaï Lama. Bernard Kouchner était alors le secrétaire d’Etat à l’Action humanitaire de Tonton.

   Sous Sarko, il est nettement moins lisible. Tentant d’expliquer la mollesse de la France vis-à-vis de la Chine, Kouchner avance dans le journal Libération que les membres du gouvernements sont « contraints de ménager un certain nombre d’intérêts économiques pour ne pas creuser le chômage »…Il dit aussi que « les droits de l’homme ne peuvent pas résumer une politique ». Il reconnaît, rouge d’embarras que « peut-être » il « n’utilise pas assez » sa marge de manœuvre. C’est peu de le dire.

     Il est vrai qu’il n’est pas rancunier et qu’il a la digestion facile. Il est allé à Canossa sur un nombre impressionnant de dossiers :

     - au Liban, où il tentait de jouer les bons offices pour essayer d'aider à sortir (entre autres) le pays de la débandade alors que Sarko envoyait concomitamment le secrétaire général de l’Elysée, Claude Géant, à Beyrouth sans informer le quai d’Orsay.

     - en Libye, où les affaires étrangères se sont fait également court-circuiter par l’Elysée et insulter par les chiens de garde de Kadhafi.

-        au Darfour, où l’aide aux populations a conduit la France à secourir le quasi-dictateur Deby (Idriss, pour l’intime Sarko) face aux rebelles tchadiens.

Quant à l’Iran nous tâcherons de ne pas nous souvenir que le chef de la diplomatie française a estimé qu’il « fallait se préparer au pire » et que le pire c’était « la guerre ».

 

                                    Achille /detoxinfo.fr

Publié dans portrait

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