LES INDECENTS PROFITS DES PLUS GROS POLLUEURS DU MONDE

Publié le par Achille

Le chiffre est renversant : 40,6 milliards de dollars. C'est le bénéfice net 2007 du groupe pétrolier américain ExxonMobil, considéré comme l’un des, si ce n’est le, plus gros pollueur de la planète. Le plus important résultat annuel jamais enregistré de toute l’histoire.

    Pour rire, le p’tit bénéfice d’ExxonMobil c’est :

-         16 fois le produit intérieur brut (PIB) du Kosovo ;

-         six fois celui du Gabon (pays producteur de pétrole) du Maroc ou du Burkina Faso ;

-          deux fois celui de la proche Serbie ;

-          1,3 fois le PIB de la Croatie. A titre d’exemple.

Le chiffre d’affaires de ce géant de l’énergie fossile non renouvelable fût en 2007, accrochons-nous aux branches, de 404,5 milliards de dollars. Si vous voulez, c’est juste deux fois le PIB de la Grèce (qui siège au Parlement européen)…

    Rappelons que notre Total à nous, celui de l’Erika et  grand mécène de nos côtes sauvages, a réalisé en 2006 un bénéfice net de 12 milliards d’euros et que les analystes attendent une hausse proche de 6% en 2007. Voilà, par peur de lasser, juste ces quelques chiffres.

      Voyons maintenant un peu le contexte pour nous, pauvres pêcheurs de maquereaux mazoutés.

    A la mi-janvier, le « partenariat Asie-Pacifique » qui réunissait à Sydney (Australie) six pays comptant parmi les plus gros pollueurs du globe (Etats-Unis, Australie, Chine, Japon, Inde et Corée du Sud) a rafraîchi quelque peu les mémoires des rêveurs. Et a donné à ces derniers matière à réflexion.

   Dans un communiqué final, nos amis de la faune et de la flore ont indiqué d’abord timidement que « les énergies fossiles sont à la base de nos économies et demeureront une réalité durant toute notre vie et au-delà ». Après on espère le déluge.

    A défaut, ils ont  tenu quelques promesses, qui comme chacun le sait depuis le 6 mai en France (je ne peux pas m’en empêcher), n’engagent que ceux qui les croient. Ces visionnaires jurent donc qu’ils tenteront d’utiliser des « technologies plus propres » mais pour « pouvoir continuer à utiliser des carburants fossiles ».

 

                                  EPATANTS PERMIS DE POLLUER

    Un brin agressif mais très clair, le premier ministre conservateur australien John Howard a prévenu sans ambages : « l’idée que nous pouvons gérer l’idée du changement de climat avec succès aux dépens de la croissance économique est non seulement irréaliste mais également inacceptable ». Que les franchouillards Attali et Borloo se le tiennent pour dit lors du prochain Grenelle de l’environnement.

     Sinon, le citoyen du monde n’est  pas en manque d’objectifs en matière de réduction de gaz à effet de serre. C’est même à donner mal à la tête devant tant de vœux pieux. Citons pêle-mêle : celui de Bruxelles de réduire de 20% les émissions de CO2 (par rapport au niveau de 1990), celui du protocole de Kyoto (qui attend toujours le signature de George W. Bush) de 5,2% sur la période 2008-2012, celui du GIEC (-25 à 40% pour 2020) ou encore la loi française de 2005 qui espère une réduction de 75% en 2050.

     Mais rassurons-nous, d’ici là nous aurons le plaisir de voir fonctionner les épatants « permis de polluer » qui se proposent de nettoyer l’Europe comme le karcher du Mécano de l’Elysée.

     Alors là, on atteint des sommets (pas vraiment immaculés). Ce merveilleux dispositif concerne 11.000 installations industrielles sur le Vieux Continent. Ces dernières ont reçu des « quotas » de pollution au carbone. On instaure donc  un marché (cela ne s’invente pas) et si le pollueur ne dépasse pas ses droits, allez donc, il peut les revendre (rien ne se perd). Et si il les dépasse, il doit en racheter. Le plus drôle c’est là tout de suite : le prix actuel de la tonne équivalent carbone est de…..deux centimes d’euros.

    Affolé, Bruxelles vient tout de même de remonter le prix à une petite vingtaine d’euros (dès avril).

     Mais pas d’inquiétude, les entreprises concernées, particulièrement les compagnies d’électricité, ont déjà prévu de répercuter ce coût sur leurs prix. Histoire, sans doute, de juguler les hausses qui étranglent les particuliers. Nettoyage environnemental rien n’est moins sûr. Par le vide, assurément.

 

                                                      Achille

Publié dans Politique

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