L’effondrement du système financier américain va accroître la famine mondiale

Publié le par Achille

Le Programme Alimentaire des Nations Unies (PAM) et l’Agence américaine pour le développement international (USAID), organismes qui comptent parmi les plus importants fournisseurs d’aides au pays les plus pauvres, tirent le diable par la queue. Ils sont touchés de plein fouet par la crise financière qui menace méchamment tout un système auquel appartiennent leurs principaux donateurs.peanuttof.JPG

   Comme un malheur n’arrive jamais seul et que notre brillante économie mondialisée n’a pas prévu de cloisonnements dans sa frénésie de profitabilité, la hausse des matières premières alimentaires et énergétiques génère des déficits abyssaux dans les comptes des organismes d’aide au pays du tiers-monde.

    Ainsi (cf : detoxinfo du 23/03/2008) l’USAID prévoit un trou de 200 millions de dollars d’ici la fin de l’année. Le PAM va devoir rationner ses distributions de vivres s’il ne reçoit pas pour avant hier 500 millions de dollars (dont 125 millions pour les seuls transports).

     De l’autre côte, les demandes ne cessent de croître. Par exemple, l’Afghanistan (où Sarko veut porter le fer, cf : detoxinfo du 22/03/2008) vient de déposer une demande d’aide d’urgence de 77 millions de dollars pour faire face à la flambée des prix qui plonge les populations dans un dénuement encore plus terrible (si cela est encore possible…).

 

                                           Lugubres augures

     Les associations humanitaires ont déjà indiqué qu’elles s’apprêtent à réclamer une rallonge budgétaire au Congrès américain. Mais les augures sont lugubres : la prochaine loi agricole pourrait bloquer la possibilité existante de puiser dans le budget consacré aux aides « non urgentes » comme cela avait été fait lors du Tsunami, fin 2004. Du coup, l’aide américaine passerait de 2,6 millions de tonnes en 2007 millions à 2,2 millions de tonnes cette année, selon le Washington Post qui cite des chiffres de l’ONG Catholic Relief Services. Et ce sont les pays les plus pauvres qui vont trinquer, selon un de ses responsables.

     En même temps, avec la crise financière les autorités fédérales ne savent plus où donner de la tête, et quels feux elles sont censées éteindre en priorité. Mais gageons que leur choix sera vite fait.

      L’argent public américain va être officiellement sollicité pour sauver un système privé et, avec lui, l’économie réelle. L’opération de sauvetage qui s’annonce va prendre des proportions jamais atteintes jusqu’ici. Rappelons que dans les années 80, la crise des caisses d’épargne s’était traduite par 3,2% de PIB (produit intérieur brut) en moins soit 450 milliards de dollars actuels (285 milliards d’euros).

     Dans ce contexte, les efforts des Etats-Unis consacrés à l’aide humanitaire vont fondre comme neige au soleil. Allons-nous vers une civilisation à la « Mad Max » où la moindre goutte de carburant et le plus petit grain de riz seront les causes d’une barbarie généralisée ? Il sera alors bien trop tard pour nous demander comment nous en sommes arrivés là.

 

                       GH à Washington, PP à Londres et Achille / detoxinfo.fr

 

Publié dans economie

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J
surtout que la crise des supbrimes devrait contaminer ce que l'on appele les ALT A excellent information diffuser sur un blog lié a libération repris sur le mien ... <br /> doit on se réjouir ou avoir peur de l'effondrement? mon coeur balance..
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